samedi 20 juin 2009

les représentations sont finies . Je pense que nous nous en sommes bien tirés. Les difficultés étaient nombreuses. Pas assez de temps pour tous, le texte qui n'est pas complètement stable, la difficulté technique, un jeu d'acteur qui n'est pas assez précis, une mise en scène qui n'a pas eu le temps d'être dans le détail. Je suis à la fois satisfait d'avoir ramené le bateau au port sans trop de casse mais totalement insatisfait du résultat. L'avantage d'avoir réalisé ce travail est qu'il nous a fait voir les manques pour la prochaine étape. Il y a beaucoup de choses à modifier. Je reste persuadé  que seul la représentation nous amène un retour véritable sur notre travail. 

Je sais que pour la prochaine création , il n'y aura plus de répétitions à court terme. Je pense qu'il faut changer mon mode de travail . Je vais étalonner le travail sur un an. Des rendez-vous régulier une fois par semaine qui seront plus de l'ordre de l'étude que de la répétition. Il faut du temps au temps . L'intermittence met trop de pression sur les acteurs culturels , je pense qu'au fond , cela change le rapport à la scène. Les gens qui se débattent avec l'intermittence sont pris à la gorge, il n'ont plus de temps, il faut renouveler pour survivre et c'est normal. Mais je sens bien du coup que le rapport à la scène est transformé, cela je l' ai senti quand j'étais intermittent et je l'ai vu dans plein de spectacle. Je pense qu'il faut être  fort et tranquille pour ne pas être changé par le système économique ce qui n'est le cas que de peu de personne. 
Au fond, je ne me retrouve pas dans cette situation et ce n'est pas la première fois que je le sens. A chaque fois  le piège se referme et au bout du compte je ne suis pas satisfait et personne ne l'est. 
Il faut donc rompre ce cercle , ne pas se laisser tenter par ce qui ne viendra jamais  et surtout reconstruire ma pratique . Repenser les rapports de la scène et de la création. Recentrer le travail sur l'acteur et sur toutes les techniques qu'il peut mettre en place pour jouer. Je sais depuis cette année parce que je l'ai testé en dehors de cette création , comment je vais poursuivre mon travail. Je sais que cela va me demander de passer par d'autres chemins que je commence à baliser. J'entrevois aussi comment le metteur en scène doit abandonner sa position de pouvoir, comment l'acteur doit s'emparer de son travail de manière plus consciente, comment il doit maîtriser sa technique vocale et corporelle. Le théâtre doit devenir un art aussi précis que la musique ou que la danse. Pour arriver à cette précision, il faut du temps de la pratique et une remise en question permanente. Le chemin ne fait que commencer...

 











lundi 8 juin 2009



REPRÉSENTATIONS À 20H30

 LA FRICHE DE LA BELLE DE MAI
" PETIT THÉÂTRE"

RESERVATION: 0495049504

lundi 1 juin 2009


Dernière ligne droite. La pression monte, plein de choses à régler, à construire, à inventer encore.  Nous luttons avec le texte , la représentation et également avec nous-même. Je suis fatigué mais l'excitation et la concentration sont plus forte. Problème après problème. Je ne m'affole pas. Cela ne servirait à rien. Nous répétons le spectacle en journée et le soir je vais répéter la lecture et puis après je fais du mailing et des envois divers et puis après je vais me coucher et je vais rêver du spectacle, me réveiller et penser et puis le matin arrive et je repars en répétition.

Je propose des petites coupures dans son texte à Alexandre, il accepte mais je sais bien que cela n'est pas simple pour lui , ni moi d'ailleurs. Je m'aperçois qu'il y a la vision de l'auteur, la vision du metteur en scène et la vision de l'acteur. Ces visions ne recoupent pas les mêmes désirs sur le texte. Il faut composer avec. 
Allez bonne nuit

dimanche 31 mai 2009




NOUS VOUS ATTENDONS NOMBREUX POUR LES REPRÉSENTATIONS..........
Réduire, réduire, rythmé, rythmé. Nous avons fait un bout à bout. Nous mesurons le travail qu'il nous reste. Nous devons être encore plus précis, dans la mise en scène, dans le jeu, dans le son et dans les lumières. Ce sont des cadres qui vont se poser sur scène . Des images aussi précisent qu'au cinéma. Je m'aperçois aussi que le texte d'Alexandre se compose de deux sortes de jeu , jeu de rythme et jeu de paysage (description qui sont souvent des points de vues intérieurs). Deux mouvements qui ne cessent de se contredire, de s'entrechoquer. La matière de ce spectacle est là. Maintenant  à nous de nous en approcher du mieux possible.
La bataille fait rage.


mardi 26 mai 2009


Bonjour
voilà une peinture qui orne le bordel de Pompèi. Un petit espace de 4 m de long dans lequel il y a trois petites chambres et un wc . Les lits sont en pierres. Je vous laisse imaginer le reste...


Pour nous, le puzzle de la pièce prend doucement sa forme. Il nous reste malgré tout beaucoup de travail. L'incertitude restera jusqu'au bout, la forme finale prendra sa place le 5 , jour de notre première. Bien que j'eusse aimé avoir d'avantage de temps pour répéter , je pense que nous devons résister à l'envie de nous rassurer . Il s'agit de poser un acte artistique sans concession . Aujourd'hui , nous répétons le dernier monologue de Pauline , la fin . 
De plus en plus , je laisse les répétitions travailler la représentation , je n'anticipe pas , je me laisse dans ce vide . A chaque répétition , je suis devant cette feuille blanche, j'essaie de ne pas précéder comme l'acteur . Le travail du metteur en scène se fait avec l'acteur. Je ne fais que donner des limites  et gérer le sens des différents plans de travail (son, lumière,jeu).


dimanche 24 mai 2009

Ce matin, je pense avoir trouvé mon axe de représentation . Mettre en scène , c'est organiser un espace , lui donner des règles précises , trouver un endroit de jeu pour les acteurs mais c'est surtout inventer un axe particulier qui canalisera la perception du spectateur. Si on imagine un champs ce serait trouver le bon sillon. Le regard du spectateur se pose alors dans ce sillon. Pour ensuite naviguer  à l'intérieur.


vendredi 22 mai 2009

Une pose répétition car je travaille ailleurs durant quelques jours.  Les dernières répétitions ont été importantes car nous avons maintenant une vue globale du texte.  La dernière ligne droite commencera Lundi . C'est durant cette semaine que va naître le spectacle . Il s'agira de faire apparaître le rythme de la mise en scène. Les images que j'avais dans la tête vont devenir ou pas.
Le rythme c'est au fond maîtriser la vitesse des événements qui agiront dans la matière-scène.

mercredi 20 mai 2009

C'est les acteurs qui créent l'espace. L'air qui les entoure. Un acte simple mais qui ne semble pas être intégré dans la formation. J'ai remarqué dans les pièces de théâtres que les acteurs malgré eux basent leur jeu sur la psychologie , sur leur sentiment. Il y a bien d'autres espaces de travail que le psychologique. 

J'ai pas le temps de développer.....Je vais répéter.....A plus tard

lundi 18 mai 2009

Hier, Le travail sur la pièce continue , la lumière se rajoute. Erika va faire la création lumière. Nous discutons sur les choix d'éclairage. Mettre de la lumière  sur un plateau provoque du sens.  Ici, dans ce travail , la lumière devra fabriquer ce qui est de l'ordre du temps , c'est le sens qu'elle doit avoir. Il ne s'agit pas d'éclairer des acteurs pour qu'on les voit et encore moins de créer de l'esthétisme sans fond. Dans cette pièce, il y a plusieurs niveaux de sens qu'il faut maîtriser, le sens du texte, le sens provoqué par le jeu des acteurs , le sens des sons, le sens de la lumière. Ces quatre sens sont le sens en général et puis il y a toutes les finesses de l'interaction de ces quatre sens. Pour en revenir à la lumière, elle devra créer du temps (paradoxalement le son devra créer de l'image intérieure ) et définir l'espace. 

Je mets en place sur scène un plan général contenant plusieurs plans. C'est très important que nous réussissions à provoquer plusieurs plans dans l'image. Dans un plan large , il doit y avoir un ou  plusieurs gros plans. L'oeil du spectateur doit se promener à l'intérieur et  percevoir les différents plans. Cela va crée des couches de sens , percevoir le plus petit dans l'immensité et inversement.

samedi 16 mai 2009


D'un voyage il ne reste que des fragments, un souvenir en pointillés. Fragments plus ou moins cohérents qui permettent à l'imaginaire de tenter d'organiser des liens. "La traversée" est à l'image d'un périple de navigateur à la voile , elle est pleine de rêves d'avant le départ, de désirs mais aussi de déprime et de fatigue, elle est quelquefois riche en rencontre et quelquefois il ne se passe plus rien. La caisse de bord se remplit et puis elle se vide et reste vide. Et l'on se demande comment faire pour qu'elle se remplisse à nouveau. Mais " la traversée" continue, chaleur,calme plat, pluie, tempête, calme plat et moments intenses, lumière incroyable. "la traversée" est semblable à un corps remplit d'émotions et de sensations diverses parfois contradictoire. 
En cela , elle est humaine et elle vit. Le trésor de "la traversée"  c'est  la vie par l'expérience, la vie en voyage . Notre projet fait rêver car nous avons été un temps des nomades avec notre maison sur l'eau, libre de s'arrêter et de repartir. En ces temps où l'on nous sédentarise de manière forcer, ou l'on nous mets dans des cases préfabriquées,  nous sommes redevenu libre durant un court instant de choisir notre contrainte . Libre de vivre et de ressentir.

jeudi 14 mai 2009

Ce soir, 
nous avançons , les questions surgissent, nous sommes au coeur de l'écriture. Ce matin je lisais un livre de Lacan, je suis tombé sur une phrase qui je pense résume le mouvement de la pièce d'Alexandre : quel temps de comprendre doit-il encore s'écouler avant le moment de conclure?
C'est cela, quel temps de comprendre pour que Claire prenne sa décision. La traversée de Claire est ce temps de comprendre. Sa décision vient au bout de ce temps. Mes impressions sur les personnages se précisent, Claire va vers son destin, Scott résiste à cela , Pauline est la passeuse, celle qui mène sur l'autre rive. 
Par rapport à mon impression  de ce matin, Je pense que rien ne compte d'autre que le travail artistique, le reste n'est pas simple mais ne compte pas. Le seule chose qui fait qu'on fait du théâtre , c'est pour l'artistique. Etre en équilibre avec ce que l'on désire sans détour et malgré le monde. Aujourd'hui je me suis senti dans cet équilibre.

Il y a des jours ou il est difficile de se supporter soi-même , aujourd'hui commence comme ça, je me sens décourager . Un ensemble de difficultés , faire front de tous bord. Tenir sa vie, tenir ses projets, tenir en espérant  une éclaircie , un petit moment de repos, de calme. Bon , ça vient pas alors je continue à lutter. Incursion du personnel dans l'artistique. Ma situation de sans argent depuis des mois (même si on ne doit pas le dire dans ce monde ou l'on ne prête qu'au riche) me pèse, heureusement je suis bien entouré. Quand je pense que ce qui nous manque pour être plus tranquille dans ce projet c'est une peccadille dans un budget annuel de théâtre . Le monde du théâtre , c'est des cercles de gens dans des situations différentes , cercles qui ne se croisent pas, qui ne veulent pas se croiser, cercles autocentré ou chacun pense qu'il est au centre. La dessus les institutions qui devraient  aider  forment un autre cercle qui trie et décide selon ses règles ce qui sera artistique , ah pardon du gros mot, rentable, je veux dire . La dessus les règles administratives sont un autre cercle qui trie ceux qui peuvent ou pas embaucher.
Je trouve qu'au fond , cela arrange les grosses structures de théâtre , il n'y a plus qu'elles qui peuvent suivre le système. C'est une sorte d'épuration théâtrale.
Bon maintenant, je vais répéter......

lundi 11 mai 2009

C'est le soir, je suis fatigué. Normal j'ai regardé , dirigé, orienté, réfléchit, j'ai essayé de voir ces petits signes que les acteurs produisent sans le savoir de 10h à 22h30. Mais c'est une journée de répétition positive, j'ai réduit l'espace, j'ai demandé aux acteurs de jouer de face , de toujours passer par le public pour parler. Cela me plaît car la scène de théâtre devient un cadre de scène qui propose des plans de cinéma. On aperçoit les personnages comme on pourrait le voir dans un film, les regards traversent la scène , ils sont ensemble et pourtant  on peut distinguer chacun d'entre eux. Pauline  la  skippeuse a fait son numéro sur la sécurité . Scott et Claire regarde Pauline se vautrer dans son matériel de sécurité, Scott et Claire regarde Pauline leur faire la leçon. Pauline est la seule maître à bord.
Le plus dur est d'organiser le regard du spectateur, c'est à dire de décomposer la scène en mini mouvements qui ne doivent pas se chevaucher , aujourd'hui j'ai fait cela . Organiser la perception.
Je pense à une phrase de Vassiliev qui dit qu'on doit répéter un texte dans toutes ces possibilités mais qu'aucune ne sera bonne quand tous sera épuisé alors peut-être ce sera le sens même qui jouera le texte. Je pense que l'acteur ne doit pas joué le sens , il doit faire confiance à l'écriture , le sens vient après la profération, le sens est toujours après l'action. dire est une action. Ce que l'on joue nous échappe. 
bonne nuit que vos rêves ne sommeillent pas.

dimanche 10 mai 2009


Semaine 2
Le texte avance. Il faut maintenant commencer à réduire les propositions . Je vais leur changer l'espace car je pense qu'il y a trop de choses sur scène. Le texte oscille  entre comique et drame , il faudrait que l'on puisse arriver à maintenir cet équilibre. Pour les acteurs ce n'est pas simple, ils  ne doivent pas choisir. Il faut absolument qu'ils se laissent porter par ce qui est de l'ordre du son dans le texte. Rythme de la langue, ponctuation s'est cela qui va découvrir les personnages. Savoir être dans le fragment pour construire , ne pas  résoudre, laisser le lien s'installer ou pas. 
Plusieurs niveaux de sens à travailler en même temps, les acteurs restent dans la langue. Amener doucement tous ces niveaux: son , image, langue, espace pour les faire se croiser. Toujours plusieurs niveaux de sens.

vendredi 8 mai 2009

Scott et Claire se découvrent , je pense à des films de Bergman , impossibilité de communiquer du couple. Leur destin est en route et ils le pressentent, l'écriture d'Alexandre s'est un peu cela. Il écrit des destins, des destinées et les personnages sentent bien qu'il va se passer quelquechose. Je pense souvent au temps, le temps de prendre le temps. Pour faire apparaître ce qu'il y a sous l'écriture, il n'y a pas de recette, il y a un temps, il faut attendre ce moment d'apparition. il ne faut pas le rater. Mettre en scène , c'est se préparer à l'attente, travailler à attendre , installer sur le plateau cette attente du moment artistique .

jeudi 7 mai 2009

Hier,
un petit tour sur l'eau avec les comédiens. On a fait des virements de bords, des virements de bords. Une belle journée. Cela rend plus concret le texte. Je pense avoir trouvé l'espace. Je n'en dit pas plus mais cela va être beau et simple, comme la mer. Aujourd'hui nous répétons à la Friche. On va avancer dans le texte.A la fin de la semaine , j'aurai une idée bien plus détaillé du mouvement du texte. C'est une semaine primordiale, c'est elle qui va décider des orientations de la mise en scène.
Réponse d'Alexandre
ton idée de ...(vous le saurez si vous venez nous voir) me semble bien, légère et efficace.
je suis content que la sortie en mer se soit bien passée, c'est important dramaturgiquement!

mardi 5 mai 2009

Aujourd'hui ,
Alexandre part , les acteurs vont faire du bateau, je vais lire les modifications qu'Alexandre a apporté au texte. Je réfléchis encore à l'espace scénique , des images s'imposent, des fragments de bateau, des bouts. Le son aura aussi une importance énorme , c'est lui qui va embarquer les spectateurs dans ce voyage. Les personnages de ce texte s'appelle Claire, Scott, Pauline . On commence tout juste à les cerner. Le texte est découpé en séquences. Nous traversons avec les personnages. Mounira qui joue Pauline la skippeuse aujourd'hui va pouvoir se servir d'un vrai winch et comprendre un peu plus l'univers des voiliers.  Le vent soufflera de Sud à Sud-ouest force de 1 à 3, bonne condition de navigation en espérant qu'on aura quand même du vent.
répétition avec Alexandre
On explore le texte, c'est un jeu de piste qu'il ne faut pas fermer. On ouvre, on ouvre. On tente aussi de comprendre comment faire pour donner l'impression d'être sur un bateau.  On découvre chaque personnage , ils nous surprennent, le texte nous surprend. Moment de navigation, moment de calme, moment de quai, dialogue à l'intérieur , à l'extérieur, monologue intérieur, un paysage, ou plutôt des morceaux de paysage apparaissent, le paysage on ne sait pas encore qui il est. 
Ce matin , l'acteur qui fait Scott sera là. Ouf! 
Demain on va sans doute aller naviguer un peu pour de vrai afin que les acteurs sachent exactement ce qui se passe sur un voilier.

samedi 2 mai 2009


Ce week-end , le travail continue. Pour les actrices , elles apprennent le texte et pour moi, je dois trouver l'acteur qui fera Scott. Le temps passe et je n'ai pas d'acteur . Déception. Déception.

vendredi 1 mai 2009

Répétition 3

Hier , nous avons commencer à véritablement entrer dans la matière du texte d'Alexandre. Nous avons essayé de construire les premières pistes de Claire et Pauline , les 2 personnages féminins du texte. Je suis content de ce que l'on a découvert. L'espace aussi est une question essentiel, comment représenter un voilier sur scène ? Tel est la question que je dois résoudre. Comment donner cette impression de mouvement continue comme lorsqu'on est en mer? Les pistes que nous avons tenté sont intéressantes , on s'aperçoit sans cesse que la scène  ne peut-être qu'une traduction . Il faut trouver l'équivalent  imaginaire. Cela m'étonne à chaque fois . Le faux sonne plus vrai que le vrai. 
Autre travail qui commence, l' entrée dans l'écriture . Cette matière que l'on doit modeler pour trouver les bonnes règles. Passionnant
Aujourd'hui je rencontre l'acteur qui devrait faire Scott , le 3 ème personnage. 
Dimanche , Alexandre arrive pour suivre les répétitions....


jeudi 30 avril 2009

Suite des Répétitions:

Hier nous avons fini la première lecture du texte. Des questions se posent notamment sur la progression d'un des personnages. Avec Alexandre , un échange de mail , pour résoudre ou préciser cette progression. Avancer doucement avec l'auteur qui accompagne le travail du plateau est un travail passionnant que je n'avais jamais fait , d'habitude les auteurs sont loin, inconnus ou mort . Dans toutes ces questions artistiques se mêlent parfois d'autres questions qui cette fois-ci ne sont clairement pas intéressante mais qui ont des implications immédiates dans le projet artistique : la région paca et la ville de Marseille  ne veulent pas nous aider, trop petit, trop pauvre, pas assez élitiste, pas dans les réseaux, trop particulier, ....la liste pourrait continuer longtemps. J'ai même entendu dire: "Arrêtez d'aider les compagnies qui n'ont pas la DRAC !".
Il faut savoir qu'il y a une quinzaine de projets théâtres aidés par la Drac en paca.
Et en plus il faut qu'on se taise, restez dans votre pauvreté! . L'artistique  le vrai c'est celui qui a de l'argent! les autres a la corbeille....






lundi 27 avril 2009

JOURNAL DE RÉPÉTITION

Je me donne jusqu'à ce soir pour trouver l'acteur qui fera le rôle de Scott. Nous aurons peu de jour de répétitions jusqu'à la création. Demain il faut que nous fassions une première lecture du texte d'Alexandre. Le peu de jours de répétitions et le peu de moyen que nous avons ne me font pas peur, cela est excitant de savoir que nous ne pourrons pas perdre de temps. Nous irons à l'essentiel. Malgré toutes les difficultés que j'ai eu pour monter ce projet depuis deux ans, notamment avec le désintéressement des institutions et des théâtres, nous entrons dans la dernière ligne droite. Il m'apparaît essentiel de défendre au théâtre, l'artistique et par les temps qui courent cette évidence ne l'est plus. Aujourd'hui l'administratif, la communication, la bureaucratie,la gestion, enfin toutes ces choses qui n'ont rien à voir avec la scène sont devenues plus importantes que le travail de création . La censure est en marche.
Revenons à l'essentiel.
La bataille artistique commence et celle-là , je l'aime.
Ce matin, j'ai envoyé un mail à Alexandre ( l'auteur) pour lui proposer de mettre la fin du texte au début. Je ne sais pas si c'est juste mais j'ai l'intuition que cela pourrait être intéressant.
Je vais bien voir ce qu'il va me répondre.

Réponse d'Alexandre:

Bonjour gilles,
intuitivement je pense que non! je tiens beaucoup à la fin telle qu'elle est écrite, il y a pour moi une ambiance de fin très importante, une disparition après toute cette traversée, ce temps qu'on a passé avec les personnages pèse sur la fin : c'est aussi le texte qui disparaît avec les mots "elle disparaît".
après... libre à toi de tenter au moins à la lecture cette inversion, peut-être produit-elle quelque chose...
A.


La réponse est claire. 
Je pense avoir trouvé l'acteur qui jouera le rôle de Scott. Dans deux jours , je le rencontre.
Demain première lecture du texte. 


Aujourd'hui  lecture du texte, nous commençons à entrer dans la matière. Nous n'avons fait que la moitié du texte. Je me dis que le temps et la spécificité de la navigation à voile aura toute son importance. Sur un bateau , le temps ne se déroule pas de la même manière qu'à terre. Surtout lorsqu'on voyage . Nous irons  répéter en navigation . Les acteurs ne pourront pas faire ce texte sans avoir la sensation du bateau en navigation. Que de bonnes répétitions en perspective.

dimanche 26 avril 2009

...en mer ....avec nous

REPRÉSENTATIONS MARSEILLE

Création

le 3 et 4 Juin  (Festival des airs libres- Marseille organisé par le Théâtre de la Minoterie) 

Dans la journée :  
un voilier sonorisé extraits de " la longue route " de Bernard Moitessier
Le soir à  20 H:
Lecture en musique à bord d'un voilier des journaux de bords de notre traversée

Réservation: 04-91-90-07-94 puis taper 2 au message d'accueil.


Le 5 , 6, 9, 10, 11,12 Juin à 20H   à la Friche de la Belle de Mai, petit théâtre

le spectacle "TRAVERSÉE" un texte d'Alexandre Koutchevsky

Mise en scène: Gilles Le Moher
Compositeur, musicien : Bastien Boni
Lumière: Erika Sauerbronn
Avec: Mounira Chared, Josette Lanlois, en cours

RÉSERVATION : 0615473910

mardi 14 avril 2009

LA TRAVERSÉE

"LA TRAVERSÉE"

Projet de résidences d'écriture et de créations théâtrales à bord d'un voilier .

2008-2013 : 3 voyages-résidences à bord d'un voilier dans différents ports de Méditerranée(2008-2010-1012)

3 écrivains de langues différentes: Français-Arabe-Italien

LES AUTEURS DE CE PREMIER VOYAGE

 
L'auteur: Alexandre Koutchevsly
Le compositeur: Bastien Boni
Le metteur en scène: Gilles Le Moher
Le skipper: Robert Exertier




une journée ordinaire

LE TEMPS DE LA CRÉATION


LE TEMPS  DE LA CREATION

 

 Être sur le bateau, c’est interroger la vie mais une vie particulière.

Une vie où l’on peut rêver de terre, rêver d’êtres humains. C’est un lieu où se pose la question de l’existence, on est seul avec ses coéquipiers, on est sans intimité, on est proche, et pourtant jamais la solitude n’est aussi  grande. Une solitude constructive, c’est en s’éloignant que l’on peut réfléchir, mettre la pensée en route.

Traverser, un mouvement qui va d’un point à un autre, certitude du point de départ, certitude du point d’arrivée. Il reste au centre de deux points, une aventure à écrire.Une aventure géographique, une aventure humaine.

Nous sommes sans cesse dans la traversée de quelque chose,d’une aventure à une autre, d’un lieu à un autre, on ne fait que cela :traverser. La vie est remplie de ce mouvement, d’un point à un autre, on coupe et recoupe des lignes droites, des rues, des segments, on passe des seuils pouraller vers d’autres seuils et d’autres traversées se posent face à nous.

Traverser, c’est  occuper  un lieudurant un certain temps, c’est occuper un espace pour quelques secondes,quelques heures, quelques jours …Un bout de mer, un bout de scène.

La Traversée est mouvante, elle n’est pas définie à l’avance, elle propose un terrain qui change, qui nous emmène ailleurs, qui nous oblige à  nous adapter, à changer  et peut-être à se détourner de nous-mêmes  durant quelques secondes ou plus.

Ce qui reste d’un voyage sont des fragments de lui-même.Le fragment est une réalité flottante, une réalité qui met en doute la réalité solide.

Faire pousser le théâtre en dehors de ces lieux habituels.

L’inventer où il n’est pas confortable à inventer.

C’est dans l’atypique, dans l’aventure que l’on pourra levoir pousser, émerger de façon autre.

La mer  n’est pas un endroit pratique, ni facile pour le théâtre mais c’est un élément puissant qui peut le déplacer et le réinterroger. Le déplacement peut être infime… mais nous passons les frontières.

Nous questionnons les modes de création du théâtre. Une scène de théâtre, un espace clos qui est à l’opposé de l’horizon de la mer.

 

 


Départ de l'île d'Elbes, direction Giglio une petite île

La baie de Naples, le Vésuve et notre bateau

Capri ,le côté sans touristes